Mieux comprendre les effets de la cigarette, ça aide
L’annonce de la grossesse est pour toutes les fumeuses une merveilleuse motivation pour arrêter. Mais pour certaines, le passage à l’acte reste parfois très difficile et d’ailleurs, en France, plus de 30% des femmes arrivent à terme sans avoir pu se libérer de cette dépendance.
En partie parce que les méfaits du tabac restent flous.
Le placenta ne peut pas tout filtrer :
Lors de la grossesse, le bébé reçoit de l’oxygène via le sang de la future maman. Or, sous l’effet du tabac, le sang se charge de substances nocives. La barrière placentaire n’étant pas en mesure de tout filtrer, ces substances parviennent alors jusqu’au fœtus via le cordon ombilical. Le tabac ayant de plus un effet vasoconstricteur réduisant le diamètre des artères, l’oxygénation du bébé est aussi plus limitée.
Plusieurs conséquences :
Il est clair aujourd’hui que le tabagisme entraine un retard de croissance in-utérin se traduisant à la naissance par un poids plus faible, une plus petite taille et périmètre crânien, un retard de croissance des poumons. Les problèmes respiratoires sont d’ailleurs plus fréquents chez lés « bébés fumeurs » dont le risque de naissance prématurée est également multiplié par trois. Et, mieux vaut ne pas l’ignorer, le tabagisme augmente aussi les risques de malformations fœtales, de fausse couche et de grossesse extra-utérines. Mais comprendre les méfaits de la cigarette ne suffit pas, il est souvent utile de se faire aider en utilisant une méthode adaptée.
Trouver la bonne méthode pour arrêter, c’est essentiel
Chaque dépendance au tabac étant personnelle (psychologique, physiologique..), la méthode qui permettra d’arrêter doit l’être également. Rien de plus démotivant que de « tenir » et finir par craquer...
Les consultations spécialisées :
Elles existent désormais dans de nombreuses maternités et permettent de mettre en place une stratégie adaptée à chaque cas. Y compris des thérapies cognitives. C’est la meilleure solution pour celles qui savent d’emblée qu’elles ne pourront parvenir à arrêter seules facilement.
Les substituts :
Patchs, gommes... ils sont autorisés chez la femme enceinte, réduisent le manque et les risques et doivent faire l’objet d’une prescription par un médecin ou un tabacologue.
Les médecines douces :
Acupuncture, auriculothérapie, hypnose... elles agissent à la fois en déclenchant un dégoût du tabac et en calmant les émotions. La sophrologie, elle, permet de mettre en place des mécanismes psychologique pour pallier le manque.
Multiplier les astuces pour ne pas craquer, ça marche !
Se persuader que fumer moins de 5 cigarettes par jour reste tolérable est un leurre : le monoxyde de carbone, principale substance toxique reste présent. De plus, lorsqu’elles diminuent leur consommation, les grandes fumeuses tirent… davantage sur leur cigarette et augmentent, du coup, la nocivité des produits de combustion (goudron et monoxyde de carbone).
Mieux vaut toujours arrêter totalement de fumer et, à la méthode choisie, piocher dans ces quelques astuces si l’envie devient trop forte :
Mimer la gestuelle :
Tenir un stylo, le porter à la bouche, bref remplacer le geste-cigarette qui fait partie intégrante de la dépendance, notamment au téléphone...
Détourner l’attention :
Occuper ses mains en les destinant par exemple à un soin de la peau... aussi agréable qu’utile.
Se sentir fraîche :
En se brossant les dents plusieurs fois par jour, la sensation saine qui en découle rend l’idée du tabac détestable.
Eviter les tentations :
Pas de café post-déjeuner qui rappellerait automatiquement la traditionnelle cigarette d’accompagnement.
Avaler quelque chose :
De préférence un grand verre d’eau qui coupe l’envie, calme la faim et hydrate. Eviter chewing-gum et bonbons, même « sans sucre ». Les classiques sont gorgés de sucres rapides qui provoquent des fringales. Quant aux sans sucres, ils contiennent des polyols que certains digèrent mal, ce qui provoque fermentation, gaz et ballonnements.
Faire une pause relaxation :
Un exercice de respiration abdominale qui apaise les tensions ou une séance de visualisation positive.
Dans tous les cas de figure, si l’envie de cigarette se fait trop forte, il ne faut pas hésiter à consulter encore et encore afin que les spécialistes vous aident à trouver la méthode de sevrage qui vous conviendra.
Et la cigarette électronique, alors ?
Portée par un réel succès commercial, la e-cigarette fait débat. Si les études montrent que ce produit contient proportionnellement moins de substances toxiques que le tabac, aucune étude globale ne peut cependant certifier son innocuité à long terme.
Car, outre de l’alcool, les liquides contiennent des produits chimiques potentiellement toxiques dont des molécules cancérigènes (acétaldéhyde, acroléine, formaldéhyde). Comme elle ne contient ni goudrons ni monoxyde de carbone, elle semble moins toxique que la « vraie » cigarette mais ne fait en aucun cas partie des produits d’aide au sevrage